Emprunter pour financer une acquisition immobilière est chaque mois moins onéreux. En juin, les emprunteurs bénéficiaient d’un taux moyen de 1,25 % toutes durées confondues.
Les records s’enchaînent
Il y a encore six mois, le taux moyen des crédits immobiliers s’élevait à 1,44 %. Au mois de juin 2019, les emprunteurs peuvent désormais obtenir un taux moyen de 1,25 %, ce qui écrase le record du mois de mai (1,29 %), selon la nouvelle étude de l’observatoire Crédit Logement/CSA.
Ainsi, les conditions pour concrétiser un projet immobilier n’ont jamais été aussi favorables pour les ménages Français. Ces taux records sont possibles grâce à la politique monétaire accommodante conduite par la Banque centrale européenne (BCE), qui permet notamment à la Banque de France de profiter de taux d’emprunt négatif sur les Obligations Assimilables du Trésor (OAT 10 ans). De fait, les banques commerciales sont en mesure de proposer des taux de crédits immobiliers attractifs à leurs clients, d’autant plus que la concurrence qui sévit entre les établissements prêteurs les pousse à proposer des offres toujours plus avantageuses.
Par ailleurs, depuis près d’un an, le niveau moyen des taux gravite autour de celui de l’inflation (1,2 % en juin), ce qui induit qu’il est théoriquement presque possible de gagner du pouvoir d’achat en empruntant. Enfin, les emprunteurs qui présentent les meilleurs dossiers ont accès à des taux remarquables en juillet, avec par exemple 0,93 % sur 20 ans ou encore 0,72 % sur 15 ans chez certains établissements prêteurs.
Les durées de remboursement continuent de s’allonger
Une autre situation remarquable est l’allongement des délais de remboursement à des durées jamais observées auparavant. Avec 231 mois (soit 19 ans et trois mois), ce délai moyen augmente encore de trois mois par rapport au mois de mai.
Cet accroissement de la durée de remboursement permet notamment aux primo-accédants de faire face à la hausse des prix de l’immobilier, en particulier dans les grandes villes, en leur permettant d’emprunter des sommes plus importantes. Par ailleurs, c’est grâce à la baisse des taux que cette évolution des durées de remboursement est rendue possible. De nouvelles baisses sont envisageables à la rentrée, avec l’alignement des offres des banques qui n’ont pas encore réagi à la baisse des taux.
Seule ombre au tableau, la faiblesse du taux d’usure qui exclut un nombre croissant d’emprunteurs du crédit immobilier. Ce taux correspond au taux moyen au trimestre précédent, augmenté d’un tiers, et les établissements prêteurs n’ont pas le droit de le dépasser. Mais plus les taux baissent et plus le taux d’usure diminue également, mettant sur la touche des ménages qui possèdent pourtant de bonnes capacités de remboursement.